Trois ans après une première partie qui a emporté le public et la critique, le Québécois poursuit son remarquable travail d’adaptation de l’œuvre de Frank Herbert avec un second volet toujours plus ambitieux. Rencontre avec un cinéaste qui n’a décidément pas froid aux yeux.

Dune : Deuxième Partie est encore plus ambitieux que le premier volet. Y avait-il de votre côté une envie de vous surpasser ?
Il y a quelque chose de jouissif à réinvestir un univers. C’est comme avoir une seconde chance ! Quand je termine un film, je vois mes erreurs, les moments où j’ai été obligé de tricher… Bien sûr, je suis fier du travail de mon équipe, mais je ne peux pas m’empêcher de voir mes propres écueils. Ça m’ incite à retourner derrière la caméra pour m’améliorer davantage. Et ça, c’est une énergie très forte.

La séquence d’ouverture est particulièrement marquante visuellement. Comment l’avez-vous conçue ?
Il y avait l’idée de commencer le film en déstabilisant le spectateur. Je voulais éviter l’effet de redite, faire en sorte que le public ne prenne rien pour acquis. Il fallait qu’on ait l’impression que le personnage de Paul se réveille d’une longue sieste, et se retrouve plongé dans un univers qui n’est pas rassurant, presque inconnu. Le film débute avec une éclipse solaire, ce qui permet de faire coïncider l’évolution des teintes de la scène avec sa progression dramatique. Ce n’est d’ailleurs pas un effet de post-production, on a tourné cette séquence directement sur le plateau, avec des filtres spéciaux.

Vous avez lu le livre enfant. Ce que vous imaginiez alors, c’est ce que l’on voit à l’écran?
C’est le cas dans les deux films. C’est une combinaison de mes rêves de jeunesse et des visions nouvelles, parce que le travail d’adaptation conduit forcément à la transformation. C’était un processus très étrange. Je suis ravi d’avoir réussi à conserver certaines images de mon enfance, notamment les moments liés aux Fremen. La scène où Paul Atréides chevauche un ver des sables, par exemple, est très proche de la manière dont je l’avais imaginé quand je l’ai découvert en tant que jeune adolescent.

L’antagoniste de Paul Atréides, Feyd-Rautha, est un personnage vraiment effrayant. Comment l’avez-vous travaillé avec son interprète Austin Butler, qu’on n’avait encore jamais vu dans un rôle aussi sombre ?
Austin a un sex-appeal qui correspond à la charge presque érotique qui se dégage du personnage. Il y avait la volonté d’aller vers une certaine animalité, d’explorer des zones de psyché qui nous étaient inconnues. C’est vraiment à travers le corps qu’on a travaillé le personnage. Je voulais qu’il soit imposant physiquement, qu’il devienne une sorte une machine à tuer. Le développement physique l ’a complètement transformé. Ce qu’il a réussi à transposer à l’écran est très effrayant. Quand je vois Austin aujourd’hui, ça me fait toujours rire, je me dis : « Mon dieu, qu’il a l’air doux ! » [Rires].

La séquence qui l’introduit marque d’ailleurs une vraie rupture dans le film. Comment l’avez-vous pensée ?
Ce que j’adore dans Dune, c’est la manière dont Frank Herbert caractérise les différentes cultures –  et notamment les Fremen. L’impactde l’écosystème sur leurs croyances, leur technologie, leur culture… Pour comprendre les Fremen, il faut comprendre le désert – et inversement. Au contraire, les Harkonnen sont déconnectés de la nature, ils vivent sur une planète complètement artificielle. Je me suis dit qu’il serait intéressant de créer des éléments de leur monde qui donnent certains indices sur leur manière de penser.  D’où l’idée – qui a beaucoup inspiré mon chef-opérateur Greig Fraser – d’amener dans le scénario la présence d’un soleil qui tue la couleur, plutôt qu’il ne la révèle.

À l’instar de Dune, vos films de science-fiction ont la particularité de mettre en scène des univers qui mêlent gigantisme et minimalisme. Qu’est-ce qui motive ce choix esthétique ?
Je suis obsédé par le rapport à l’immobilité, l’épure dans les lignes. Pour Dune, ça vient directementdu paysage, dont la pureté est très oppressante. Je ne peux pas vraiment expliquer cette pulsion, je savais que c’était comme ça qu’il fallait que je le mette en scène. C’est une obsession esthétique. Je pense qu’il y avait aussi l’idée de faire en sorte d’éliminer le plus d’éléments de distraction possible, pour pouvoir se rapprocher au maximum de l’ intériorité des personnages. Au fond, ce qui m’intéresse avant tout, ce sont les personnages.

 

Cet article est issu du Mag by UGC.
Dune : Deuxième partie, un film labellisé UGC Aime, à découvrir en ce moment au cinéma.

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