Hymne féministe, ce film signé par l’actrice-réalisatrice Paola Cortellesi se fait l’écho d’une société italienne qui veut regarder les violences conjugales en face.

C’est un raz-de-marée, un plébiscite inattendu pour un film en noir et blanc sur un sujet glaçant : les violences conjugales. Le public italien attendait vraisemblablement ce film : une oeuvre qui saurait regarder le problème en face, lui lancer à la figure tout le poids d’une histoire patriarcale, dans l’ombre du Vatican puis du fascisme mussolinien. Une histoire qui résonne avec l’urgence du présent, alors qu’un énième féminicide secouait tout le pays en novembre 2023. Autant de chocs exorcisés par Il reste encore demain, propulsé par le bouche-àoreille jusqu’à 5 millions d’entrées en Italie, devant les mastodontes Barbie et Oppenheimer.

Pour plonger dans une des sources du mal, Paola Cortellesi situe son film en 1946, dans une famille modeste d’un quartier romain. La mère Delia – courageusement campée par la réalisatrice elle-même – subit au quotidien les violences de son mari et son beau-père, sous l’œil impuissant de sa propre fille. La cinéaste emprunte même aux fameuses comédies romantiques italiennes : à ceci près qu’en lieu et place d’un câlin, Delia reçoit une gifle au réveil. Un ton acerbe qui démythifie l’imagerie publicitaire d’une Italie au charme désuet, pour en révéler l’envers des relations hommes-femmes. Et nourrir la sororité des Italiennes, de mère en fille.

COUPER LE CORDON

Avec finesse, Il reste encore demain fabrique une passerelle intergénérationelle entre les vécus de femmes. Ainsi son noir et blanc rétro insiste sur leur infériorisation immémoriale, ancrée dans la société tout entière : y compris à l’extérieur du foyer. Lumière dans les ténèbres, sa fille Marcella montre une génération plus moderne, dans notre présent. C’est dans les rapports qu’elle entretient avec sa mère que le film vise juste, au travers d’une question complexe : l’émancipation des femmes a-t-elle eu lieu ? Dans des scènes éloquentes, la cinéaste démontre à quel point le sexisme n’a ni âge, ni classe sociale : à quel point il se transmet de père en fils. Et traverse inconsciemment chaque génération, dans l’attente d’un réveil qui doit s’envisager collectivement. L’immense succès populaire du film en a tout l’air.

Cet article est issu du Mag by UGC.

Il reste encore demain, actuellement au cinéma.

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