Le fascinant road movie d’Ilya Povolotsky s’aventure au fin fond d’une Russie désertique pour mieux raconter le délabrement du pays.

Nichés dans le van qui leur sert tout à la fois de véhicule et de maison, un père et sa fille sillonnent les routes russes, et vivent de projections de films itinérantes dans des villages reculés. Le récit pourrait s’arrêter là, sur ces deux lignes, mais ce qu’il raconte en creux est autrement passionnant. Il capture des images et de la matière comme rapportées du néant. Présenté à la Quinzaine des cinéastes pendant le dernier Festival de Cannes, La Grâce est le premier long-métrage d’un jeune russe encore méconnu. C’est un film comme on en voit peu chaque année, qui brille tant par sa force d’évocation que par son émouvante fragilité. Un film à chérir, pour ce qu’il arrache au silence.

Son réalisateur, Ilya Povolotsky, est né en 1987 à Izhevsk, grande ville industrielle de l’Oural, où l’accès à la culture est limité. Sa famille lui transmet pourtant le goût du cinéma, avant qu’il ne se lance en autodidacte dans la réalisation de films publicitaires, puis de courts métrages documentaires. Il a notamment signé Froth en 2019, qui s’immisçait dans la péninsule de Kola ; un territoire à l’extrême nord de la Russie, isolé, aux confins d’une nature austère. Un lieu hors du temps qui a sans doute inspiré La Grâce, où la frontière entre fiction et documentaire reste floue. En résulte une dimension immersive saisissante, qui fait toute la beauté du film.

UNE POÉSIE DE L’APOCALYPSE

Son esprit indépendant, voire rebelle, Povolotsky l’injecte dans ce film radical où pointent ses influences cinéphiles. Entre la désolation organique d'Andreï Tarkovski et son Stalker (1979), la contemplation muette et la violence qui sourd chez les premiers Sharunas Bartas, La Grâce ne fait pas autrement que ses nobles ancêtres : filmer la décrépitude d’un paysage, d’une famille, pour raconter celle d’un pays tout entier. Celle d’un territoire délaissé par l’humanité, où il ne s’agit plus que de survivre, tant bien que mal. D’une splendeur qui évoque l’art des natures mortes, le film puise une certaine mélancolie dans le décor, qu’il soit photographié par la jeune héroïne ou longuement filmé en plan-séquence. Une manière d’immortaliser la Russie dans la rude et triste beauté de ses marges silencieuses.

Cet article est issu du Mag by UGC.

La Grâce, un film labellisé UGC Découvre, à découvrir actuellement au cinéma.

 

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