C’est peu dire que le cinéma de Michel Gondry nous avait manqué. Après Microbe et Gasoil (2015), le cinéaste français est de retour avec une semi-autobiographie déjantée, portée par le génial Pierre Niney. Rencontre avec un réalisateur qui n’a rien perdu de son génie créatif.

Huit ans après la sortie de Microbe et Gasoil, Le Livre des Solutions marque votre grand retour au cinéma.
Il faudrait faire une moyenne entre tous les cinéastes, parce que je suis sûr que huit ans, ça n’est pas si long. Kubrick, par exemple – bon, je ne suis pas Kubrick, bien sûr –, a parfois pris plusieurs années avant de refaire un film. Entre le COVID, le temps passé sur Kidding [diffusée sur Showtime à partir de 2018, la série est centrée sur le quotidien d’un présentateur d’une émission pour enfants dépressif, incarné par Jim Carrey, ndlr], l’écriture de deux scripts et la mise en place des usines de films amateurs [un concept déployé à travers 15 villes dans le monde, entre 2008 et 2019, qui permettait à un groupe de réaliser gratuitement un film, dans un temps imparti, à la manière de Jack Black et Mos Def dans Soyez Sympas, rembobinez (2008), ndlr]… Tout ça m’a pris beaucoup de temps. Là, il se trouve que je vais peut-être réaliser quatre films en deux ans. Tout fluctue !

On lit beaucoup qu’il s’agit d’un film semi-autobiographique. L’avez-vous vraiment envisagé sous cet angle au moment de l’écriture ?
J’ai commencé par écrire une collection de moments et d’expériences que j’ai vécues. En les   mettant bout à bout, je me suis rendu compte qu’il était possible d’en faire un film. Ce qui est sûr, c’est que j’avais envie d’en faire quelque chose, pour que ça reste. Évidemment, il y avait l’idée de réaliser un film semi-autobiographique, mais mon but, c’était avant tout de réussir à faire un film tout court, ce qui n’est jamais simple.


Vous avez rencontré Pierre Niney en 2009, en devenant son parrain lors de la soirée des Révélations des César. L’imaginiez-vous déjà comme un potentiel personnage de votre cinéma ?
Je ne crois pas. Ces choses-là sont tellement aléatoires. J’ai eu de la chance d’avoir été choisi par Pierre comme parrain, son évolution de carrière est incroyable. C’est un excellent acteur, il ne craint pas le ridicule. C’était assez simple de tourner avec lui, il a très vite compris son personnage. Si le film est drôle, ce n’est pas parce qu’il a essayé de le rendre drôle à tout prix, mais parce qu’il en a parfaitement saisi le ton.

Vous filmiez déjà votre tante dans le documentaire L’Épine dans le coeur (2009). Ici, elle prend les traits de la grande Françoise Lebrun.
Ma tante a énormément compté dans ma vie. À 76 ans, elle a pris l’avion jusqu’à New-York pour venir s’occuper de mon fils. À l’époque, mon fils m’a dit qu’il fallait que je réalise un film sur elle. C’est comme ça que L’Épine dans le coeur est né. La période de vie que je raconte dans Le Livre des Solutions s’est vraiment déroulée dans la maison de ma tante. Elle a été témoin de tous mes déraillements, et elle a toujours essayé de calmer le jeu. On avait trouvé des actrices qui lui ressemblaient davantage, mais quand j’ai rencontré Françoise Lebrun, je me suis vite rendu compte à quel point elle était aussi vive et drôle que l’était ma tante. Le fait qu’elle ne lui ressemble pas n’a plus été un problème.


Au cours du film, Marc consigne dans son Livre des solutions un processus de travail symbolisé par quatre petits schémas. Renvoient-ils à votre propre méthode de travail ?
Durant cette période, je délirais, je voyais les choses en beaucoup trop grand. Néanmoins, il m’arrivait d’avoir quelques idées constructives, notamment ces symboles. C’est une manière d’envisager les projets par rapport à ma propre expérience, et ça fonctionne ! Le premier, c’est « Démarre ton projet », qui signifie qu’on peut très bien se lancer dans un projet sans savoir quelle en sera l’issue. Ensuite, il y a « Apprends en faisant », qui permet de trouver le chemin en le parcourant ; puis « Ne pas écouter les autres », car certains essaieront de vous décourager. Enfin, une fois que le projet est bien avancé, « Écouter les autres » pour l’enrichir encore davantage. Je ne les renie pas du tout, car ils s’appliquent encore aujourd’hui à ma façon de travailler.

Cet article est issu du Mag by UGC

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