Après Sandrine Kiberlain et Virginie Efira, c’est au tour de Cécile de France d’investir l’univers prodigieusement décalé d’Albert Dupontel. Pour l’occasion, rencontre avec une actrice qu’on ne présente plus, mais qui ne cesse pourtant jamais de se réinventer.

Vous partagiez déjà l’affiche avec Albert Dupontel dans En équilibre (2015) de Denis Dercourt, mais c’est la première fois que vous tournez sous sa direction. Comment en êtes-vous venue à devenir l’une des héroïnes de son cinéma ?

On s’est d’abord rencontrés sur le tournage de Fauteuils d’orchestre (2006) de Danièle Thompson, sur lequel on s’est beaucoup entendus. Nous n’avions qu’une scène ensemble, mais ça a été une vraie rencontre artistique et humaine. Après le tournage d’En équilibre et plusieurs occasions manquées, on était très contents qu’une opportunité de collaborer sur un film se présente à nouveau.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans son univers si particulier ?

J’aime beaucoup son cinéma. Je le trouve généreux, parce qu’il veille toujours à ce que chaque spectateur puisse y trouver son compte. Comme Chaplin en son temps, on retrouve chez Albert [Dupontel] une certaine noblesse du divertissement. Il fait des films pour partager avec le public quelque chose de collectif et de joyeux. Dans ce film en particulier, il y a le désir d’amener une certaine légèreté, même lorsqu’on parle des choses profondes. C’est une grande force de son cinéma.

Et dans le rôle de Mlle Pove ?

J’ai été très flattée qu’il m’offre cette opportunité. Les rôles féminins qui composent son cinéma sont très forts. Ce sont des femmes qui font preuve d’une maturité intellectuelle exceptionnelle. Mlle Pove est un personnage très riche émotionnellement parlant. Elle est en colère, parce qu’elle travaille pour une chaîne [de télévision] lâche et malhonnête, muselée par ses actionnaires ; mais elle est aussi indignée, parce qu’elle considère que ce candidat dont elle doit faire un portrait émouvant est le produit de la classe dominante, et qu’elle a elle-même contribué à l’amener au pouvoir… C’est assez jubilatoire à jouer ! En même temps, c’est aussi un personnage qui aime son travail et lui accorde beaucoup de valeur. C’est pour cette raison qu’elle va décider de se libérer des contraintes de sa chaîne, afin de mener sa propre enquête.

À quel point vous êtes-vous identifiée au personnage ?

C’est toujours très difficile pour moi de faire le lien entre le personnage que j’incarne et ma personnalité, même si Albert nous demande d’être le plus sincères possible dans notre interprétation. J’éprouve tellement de plaisir à créer un personnage, comme un peintre créerait une œuvre à partir d’une toile vide. Pour ce rôle, je devais me déconnecter de mon corps, parce que Mlle Pove est quelqu’un de très cérébral. Moi qui déborde d’énergie, il fallait que je puisse atteindre une sorte de tranquillité. Il fallait aussi effacer toute forme de gouaille, parce que c’est un personnage qui est très éduqué, très formaté, très policé aussi. Elle a quelque chose de très minéral qui ne me correspond pas du tout ! [rires]. Ça m’a amusée de construire ce personnage qu’il a fallu complètement inventer.

Le duo que vous formez avec Nicolas Marié – qui incarne le personnage de Gus, un caméraman passionné de foot – est tout simplement irrésistible. Comment avez-vous travaillé votre complicité pendant le tournage ?

On a beaucoup travaillé à trois, avec Albert et Nicolas. Albert nous a vraiment aidés à trouver la mécanique parfaite de ce duo complémentaire, qui repose un peu sur le principe du clown blanc et de l’auguste. C’est comme de l'horlogerie, tout est extrêmement précis. On a répété ensemble pendant deux mois, tous les jours. J’aime beaucoup ce travail en amont, où l’on a la possibilité de chercher, de se tromper, de recommencer… Sur le tournage, ça permet d’aller beaucoup plus vite, car on est déjà prêts.

L’an dernier, dans La Passagère d’Héloïse Pelloquet, vous incarniez une femme qui, comme Mlle Pove, fait preuve d’un courage sans précédent. Qu’est-ce qui vous attire dans ces personnages de femmes qui n’ont pas froid aux yeux ?

Jouer le courage, c’est devenir une sorte d’héroïne romanesque. J’aime la sensation de pouvoir vivre à travers un personnage quelque chose qu’on ne serait peut-être pas capable de vivre nous-mêmes. Bien sûr, Mlle Pove n’est pas totalement héroïque, elle a aussi beaucoup de défauts [rires] ! Mais c’est ce qui la rend humaine, finalement.

Cette interview est issue du Mag by UGC.

Second Tour, un film labellisé UGC Spectateurs est à découvrir actuellement dans nos salles.

Film

UGC Spectateurs
Voir la bande annonce Séances
Inscrivez-vous dès maintenant !

Je souhaite recevoir l'actualité cinéma et les meilleures offres UGC.

Renseignez votre cinéma favori pour tout savoir sur les films à l’affiche.

* Champ obligatoire


Votre adresse email sera utilisée pour vous transmettre les emails « Bons plans UGC » et à des fins statistiques, et ce uniquement par les services internes d'UGC CINÉ CITÉ et les sociétés en lien avec UGC CINÉ CITÉ pour la réalisation de la prestation. La communication de votre adresse email est facultative pour poursuivre votre navigation. Vous pouvez vous désinscrire, à tout moment, en cliquant sur le lien de désabonnement de votre email.

Le responsable de traitement est UGC CINÉ CITÉ – SAS au capital de 12.325.016 euros – 24 avenue Charles de Gaulle – 92200 Neuilly-sur-Seine – RCS DE NANTERRE 347.806.002. Conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 « Informatique et Libertés », modifiée en 2004, vous bénéficiez d'un droit d'accès, de rectification, de suppression, d'opposition, de limitation, de portabilité des données vous concernant, ainsi que de la possibilité de fournir des directives quant au sort des données après le décès en adressant votre demande par courrier à UGC Ciné Cité, Service Client, 24 avenue Charles de Gaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine ou par mail à l'adresse suivante serviceclient@ugc.fr. Votre adresse email sera conservée pour une durée de 48h à compter de votre demande de désabonnement aux « Bons plans UGC »..

L'application UGC

Toutes vos séances sont là !

Le Mag by UGC

Le Mag by UGC

Découvrez toutes les sorties du mois.

Lire le mag