Scénariste de talent chez Jacques Audiard (Un prophète, Les Frères Sisters) et Bertrand Bonello (Saint Laurent), Thomas Bidegain est passé derrière la caméra pour mettre en scène ses propres histoires. Ici, un époustouflant survival qui voit un couple confronté à sa survie. Rencontre.

Après Les Cowboys (2015), Soudain seuls marque votre retour au cinéma en tant que réalisateur. Comment vous est venue l’idée de ce second film ?

L’idée m’est venue en réaction à mon premier film, dans lequel il fallait gérer beaucoup de personnages et de décors. J’ai longtemps cherché un sujet plus intime, mais qui me permettrait de rester dans le genre du film d’aventure. J’ai commencé à m’intéresser aux bases en Antarctique, puis j’ai découvert le livre d’Isabelle Autissier [Soudain seuls, paru en 2015 aux Éditions Stock, ndlr] qui repose sur un postulat très simple: l’histoire d’un couple coincé sur une île déserte. Le cinéma s’est beaucoup intéressé à des récits de personnages qui ne se connaissent pas avant d’être projetés dans une aventure, mais peu à des histoires de couple. Je voulais explorer cette idée-là.

Le film devait être tourné en anglais. Pourquoi avoir finalement décidé de poursuivre l’aventure en France ?

J’avais commencé à écrire le film en anglais, parce que je pensais que l’histoire avait une dimension universelle, un côté à la Adam et Ève. J’ai fait lire le scénario à un comédien américain, qui l’a accepté. C’était pendant le COVID, tout s’est fait à distance. Lorsqu’on s’est finalement retrouvés pour relire le scénario, on s’est aperçus que l’on n’était d’accord sur rien. Il a fallu faire marche arrière, j’ai dû réécrire le scénario… J’ai l’impression que le film porte encore les stigmates de cette expérience, dans le sens où il ne s’inscrit pas totalement dans la tradition française du film sur le couple, il est quelque part porté par une volonté de grand spectacle, typique des films américains.

Soudain seuls s’inscrit dans le genre du survival, rarement exploité par le cinéma français. Il le transcende pour raconter l’histoire de la survie d’un couple.

Le genre pour le genre m’intéresse peu. En tant que scénariste et réalisateur, j’aime beaucoup explorer des genres différents parce que je les considère comme des véhicules. C’est comme un train, dans lequel on embarque avec une promesse d’aventure et qui, au milieu du chemin, nous surprend, parce qu’il va nous amener à explorer autre chose.

Comment s'est déroulée la rencontre entre Mélanie Thierry et Gilles Lellouche ?

Il y a toujours une part de magie dans une telle équation. Ils ne se connaissaient pas, ils n’avaient jamais travaillé ensemble. C’était un défi, car il fallait que le couple de Ben et Laura préexiste au récit. Dès les premières lectures du scénario, j’ai vu que quelque chose se passait bien entre eux. J’ai eu beaucoup de chance de travailler avec ces comédiens merveilleux. Sur le tournage, je me suis souvent demandé pourquoi est-ce que j’avais voulu faire ce film en anglais, alors que tout était beaucoup plus organique de cette façon.

Le film surprend dans sa manière de renverser les stéréotypes de genre, à rebours des codes du survivalqui héroïse systématiquement le personnage masculin.

Au début, Ben et Laura, comme dans beaucoup de couples, sont chacun à leur place. Le fait d’être confrontés à leur survie va les amener à réfléchir sur leurs rôles respectifs à l’intérieur du couple. Parler de survie, c’est un prétexte pour évoquer le monde dans lequel on vit. Aujourd’hui, alors que le monde est confronté à sa survie, les rôles des hommes et des femmes sont remis en question. C’est exactement ce qu’il se passe dans le film.

Vous filmez l’île sur laquelle le couple s’échoue comme un personnage à part entière, avec ses aspérités et son caractère.

Il fallait que l’île soit vraiment présente à l’image, mais aussi au son. Même lorsque les personnages parviennent à se réfugier quelque part, on entend la pluie, le vent… Les éléments sont tout le temps là, avec eux, ils n’arrivent pas à s’en protéger. Je voulais vraiment que les personnages soient confrontés à cette adversité-là. L’idée était d’aller tourner dans des lieux un peu hostiles, que ça se ressente à l’image. Les films racontent toujours un peu l’histoire de leur tournage, donc quand on réalise un film d’aventure, il faut que le tournage en lui-même soit aussi une aventure.

Cet article est issu du Mag by UGC.

Soudain seuls, un film labellisé UGC Aime, à découvrir actuellement au cinéma.

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