Certains l'aiment chauve, avec Kev Adams

Zacharie et sa petite amie Romy filaient le parfait amour, mais les sentiments s’effacent au moment où cette dernière réalise l’impensable : d’ici quelques mois, Zacharie va se dégarnir puis ressembler au Jean-Claude Dusse des Bronzés. Que faire contre l’inéluctable ? Joseph, l’oncle de Zacharie, a peut-être la solution.

Pourquoi y aller :
Kev Adams et Michaël Youn en mode « festival de crânes » sur le tapis rouge cannois, était-ce un bon plan com’ ? Pas impossible, puisque Certains l’aiment chauve bénéficie désormais du titre de comédie « no limit » la plus attendue l’été. On sent tout de même Michaël Youn confus au moment de rembobiner le happening dégarni « J’aurais voulu croiser Quentin Tarantino dans d’autres conditions ! » Jamais simple de faire une omelette sans casser les œufs.

ENTRETIEN AVEC MICHAËL YOUN
Avec Certains l’aiment chauve, une pure comédie sur le sujet de la calvitie précoce, avez-vous eu l’impression d’avoir mis le doigt sur un traumatisme masculin encore peu raconté?
Je ne sais pas si vous connaissez cette statistique, mais la France est le troisième pays européen – après l’Espagne et l’Italie – où les hommes ont le plus de chance d’être touchés par la calvitie. 44%, tout de même ! Le trauma masculin lié à la perte des cheveux, c’est comme l’acné. Avec les deux, tu expérimentes une sensation d’injustice et même un profond sentiment de solitude. Si tu as 15 ans, et que ton visage est bouffé par les boutons, bonne chance pour les premiers flirts… La calvitie précoce, c’est la même chose, quelques années plus tard. Tu as 30 ans et, autour de toi, tes potes sont encore beaux gosses. C’est la période des premiers boulots chouettes, de la rencontre avec celle qui pourrait devenir la femme de ta vie. Si tu te dégarnis, c’est difficile de vivre ça avec légèreté. Alors, bien sûr, c’est moins grave que d’autres situations, mais comme ça reste une angoisse que les hommes ont toujours du mal à formuler, ça fait un bon sujet de comédie.

Si on le ramène à l’imaginaire lié aux films humoristiques français, l’homme dégarni c’est soit Louis de Funès vociférant, soit le Jean-Claude Dusse des Bronzés. Ça serait envisageable de penser que la comédie françaisea augmenté le traumatisme?
Non, car en France, on a une tradition du chauve drôle. Certes, ces personnages ne sont pas des modèles de virilité. Mais j’ai quand même l’impression que la comédie a fait du bien aux hommes dégarnis. À travers ces films, on associe l’image du chauve à quelqu’un de marrant, et, même, assez touchant. Un des célèbres dialogues des Bronzés a tout bien résumé : « Si tu veux un conseil, oublie que tu n’as aucune chance. Sur un malentendu ça peut marcher ! » J’ai toujours pensé que l’humour permet de rétablir une certaine égalité. J’aurais du mal à citer des comiques qui me feraient hurler de rire et qui auraient la gueule de Brad Pitt.

Au dernier Festival de Cannes, vous avez organisé un happening avec Kev Adams pour créer le buzz autour du film. Pouvez-vous le raconter?
Le happening à Cannes est une super idée de Kev (Adams). Il a simplement dit à l’équipe d’UGC: « Et si vous nous laissiez monter les marches du Palais des festivals, chauves ! Ça pourrait faire parler du film. » Pour les concepts marketing, Kev, c’est vraiment le meilleur. Moi, je suis moins en phase avec l’époque, mais ça ne date pas d’hier. Par exemple, en 2000, j’ai répété plein de fois: « Internet ! Ça va rester une grande bibliothèque, puis s’effondrer. » Cinq années plus tard, un pote me propose d’investir dans Starbucks, et je passe mon tour, car je pense que ça ne marchera jamais. Pour en revenir au happening à Cannes, on l’a fait spontanément. Comme deux crétins avec des dégaines de Gerard Jugnot paumés au milieu des «beautiful people ». Le seul truc qu’on n’avait pas prévu, c’est de repérer au loin Quentin Tarantino. Quand on l’a vu en haut des marches pris en photo avec la ministre de la Culture, la présidente du Festival Iris Knobloch et Thierry Frémeaux, j’ai hésité à faire un photobombing. Mais, comme Kev est un garçon poli, il m’a retenu… On a fait un selfie avec lui, plus tard, que j’ai posté sur les réseaux sociaux. Dessus, j’ai juste mis la mention: « Et dire que le jour où je rencontre mon idole, j’ai cette gueule-là. »

Cet article est issu du Mag by UGC.
Certains l'aiment chauve, à découvrir actuellement au cinéma.

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