Presque 40 ans après Diana Ross, une nouvelle chanteuse américaine vient se frotter au mythe Billie Holiday et se transforme instantanément en star de cinéma. Mesdames, messieurs, Andra Day !

C’est Le Magicien d’Oz qui a coulé la carrière cinéma de Diana Ross. Énorme échec en son temps, The Wiz (1978), la suite tardive et kitsch du classique de Victor Fleming, scella le bref destin hollywoodien de la chanteuse des Supremes. Il avait pourtant débuté sur les chapeaux de roues, cinq années auparavant, grâce à un film très méconnu ici, mais très aimé là-bas : Lady Sings The Blues (1973) de Sidney J.Furie. La reine Ross y incarnait Billie Holiday avec juste ce qu’il faut d’implication, d’innocence et de grâce pour en faire un évènement culturel majeur. Le biopic était sage, la performance stellaire; comme si l’âme des deux chanteuses se télescopaient à trente ans d’intervalle. 
D’un côté la poète jazzy et camée consumant sa vie par les deux bouts, de l’autre l’icône pop contemporaine, à la fois émancipée mais obsédée par son destin de pure star américaine. Le cocktail leur a tous fait tourner la tête, faut dire qu’il était du genre costaud. Nomination aux Oscars, victoire aux Golden Globes, presse extatique : l’industrie du septième art a immédiatement déroulé le tapis rouge à la diva r’n’b, pour mieux l’éjecter du circuit avant même que ne débutent les années 80. Elle se remettra sans sourciller de ce bannissement express et enregistrera l’année suivante l’un de ses plus beaux albums, Diana, ainsi que son plus gros hit solo, Upside Down. 

Nous voilà presque 40 ans après la sortie de Lady Sings The Blues et l’Histoire semble soudainement bégayer. Grand fan du film de Sidney J.Furie, Lee Daniels (Le Majordome) tente lui aussi d’adapter la vie de la scandaleuse et géniale Holiday pour Hollywood. Evidemment l’époque n’est plus tout à fait le même et tout ce qui était glissé sous le tapis autrefois pour ne pas trop choquer l’Amérique des 70’s, est aujourd’hui exposé face caméra pour mieux réveiller les consciences. 
En découle un film beaucoup moins sage, plus offensif, plus révolté, plus écorché – à l’image du travail de son réalisateur, obsédé depuis le début de sa carrière par les excès et les effets mélos. 
Mais à l’image du film de Sidney J.Furie, cet objet-là appartient beaucoup moins à son auteur qu’à son interprète principale, la stupéfiante Andra Day. Comme Diana Ross à l’époque, elle débarque tout droit de l’industrie musicale et c’est son premier grand rôle au cinéma. Comme Diana Ross, la chanteuse semble se connecter dès les tous premiers plans à l’âme (et donc à la voix) de Billie Holiday. Comme Diana Ross, elle a eu droit à sa nomination aux Oscars, sa victoire aux Golden Globes et sa presse extatique. Et comme Diana Ross, Andra Day est le genre d’attraction qui ne fait regretter à personne de s’acheter un billet de cinéma. On lui conseille donc de se tenir bien loin de tout Magicien d’Oz et on lui souhaite une merveilleuse carrière du côté d’Hollywood.

Jean-Michel Lassault

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