Dans La Nuée de Just Philippot, Suliane Brahim campe une agricultrice qui développe un lien obsessionnel avec des sauterelles accros à l’hémoglobine. Comme dans la plupart des films du (sous-) genre, un drame social 100 % raccord avec son époque se cache derrière les insectes mutants. La preuve par 5.

 

Des monstres attaquent la ville (Them!) - 1954 

Le plus nucléaire 
Les fifties, âge d’or des (grosses) bestioles mutantes au cinéma. Peu de temps avant la sortie de Tarantula ! (1955) et du Scorpion noir (1957), Gordon Douglas a ouvert le bal avec le cultissime Des monstres attaquent la ville. Les monstres en question ? De gigantesques fourmis tueuses, nées dans le désert du Nouveau-Mexique après une série de tests nucléaires… Moins de dix ans après les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, le metteur en scène utilise les énormes marionnettes comme un avertissement face aux dangers du nucléaire – et de la folie des hommes devant une puissance qui pourrait leur exploser en plein visage.

 

Phase IV - 1974

Le plus métaphysico-écolo 
Le pitch de Phase IV n’a, semble-t-il, rien de bien révolutionnaire : « sur Terre, dans le désert d’Arizona, des fourmis noires d’une espèce inconnue (encore elles) attaquent les humains ». Ce serait sous-estimer le génie de Saul Bass, graphiste américain reconverti en réalisateur le temps de ce long-métrage. À l’image des sauterelles de La Nuée, le metteur en scène se sert de fourmis tueuses qui agissent en groupe pour souligner la perte de contrôle imminente de l’homme sur la nature – officieusement, cette perte de contrôle renvoie au déclin surprise des États-Unis face au bloc soviétique pendant la guerre du Vietnam. Bass montre l’homme tel qu’il est vraiment : aussi minus – et pas forcément plus fort – qu’un insecte à l’échelle de l’univers.

 

La Mouche - 1986 

Le plus pandémique 
Près de 35 ans après sa sortie, nos cœurs se soulèvent encore devant la transformation macabre de Jeff Goldblum en mouche géante dans le chef-d’œuvre de David Cronenberg. Alors que la menace du Sida plane sur le monde entier depuis sa découverte quelques années plus tôt, le film traite de la fatalité de la dégradation physique que traversera chaque être humain face à la maladie ou à la vieillesse. Le parallèle avec La Nuée n’est peut-être pas flagrant, mais c’est bien d’une transformation totale dont il est question dans les deux films. Si Seth Brundle (Goldblum) se métamorphose physiquement, l’héroïne de La Nuée, elle, connaît une transformation psychique : les sauterelles, en accaparant ses pensées nuit et jour, la transforment en femme-esclave…

 

Bug - 2006 

Le plus parano
Persuadé que des araignées microscopiques s’infiltrent sous sa peau après avoir servi de cobaye pendant la guerre du Golfe, Peter (Michael Shannon) entraîne sa nouvelle petite-amie Agnès (Ashley Judd) dans son délire hallucinatoire. Thriller poisseux, Bug crée la surprise en plaçant au cœur de son intrigue des insectes qui n’existent pas – ou que seuls les protagonistes peuvent voir, à vous de décider. Métaphore politique de l’état des États-Unis quelques années après les attentats du 11 septembre, les petites bêtes de Bug sont le reflet des théories conspirationnistes qui ont gangréné le pays de l’oncle Sam après l’événement tragique. Comme dans La Nuée, les insectes sont, là encore, la cause du basculement des personnages dans la folie.

 

La Nuée - 2020

Le plus insoumis 
Après le décès de son mari, Virginie (Suliane Brahim) se lance à corps perdu dans un business aussi risqué que prometteur : l’élevage de sauterelles comestibles. Lorsqu’elle réalise que ses insectes deviennent plus gros (mais aussi très voraces) après avoir goûté au sang, la mère de famille y voit l’opportunité de booster sa production. Elle se noie alors dans le travail, sans pouvoir dire stop. Sans jamais basculer dans le gore, le film de Just Phillipot raconte, par l’intermédiaire de ces petites créatures, le déséquilibre qui affecte le monde agricole d’aujourd’hui, à savoir cette tendance à toujours devoir produire plus pour moins cher. Les sauterelles deviennent le symbole de l’addiction au travail de l’héroïne, prête à sacrifier sa santé physique et mentale pour offrir une vie décente à ses enfants. Raymond Depardon va adorer.

Julia Mothu

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