Après un premier long-métrage remarqué à la Mostra de Venise, la réalisatrice franco-syrienne Soudade Kaadan creuse dans la veine du réalisme magique, avec ce second film qui ausculte le conflit syrien à l’échelle d’une famille. Dans Nezouh, la réalisatrice Soudade Kaadan donne à voir toute la résilience et l’espoir qui anime un peuple meurtri par des  années de guerre civile à travers le portrait d’une famille syrienne ayant, sous l’impulsion du père, Motaz (Samir Almasri), choisi de rester à Damas malgré les bombardements.  Jamais le conflit syrien n’aura été filmé de manière aussi poétique. Traversé par le motif de l’effondrement, le film se démarque ainsi des films évoquant le conflit syrien, par sa propension à verser dans un réalisme magique. 

FUITE EN AVANT 

C’est dans le personnage de Zeina (Hala Zein), la jeune fille du couple, que va se cristalliser toute la dimension poétique et onirique du long-métrage. 
Alors que tous trois s’évertuent à mener une vie normale malgré le bruit assourdissant des bombes, tout change lors qu’un projectile s’abat sur l’un des murs de leur maison, laissant place à un trou béant que le père tente vainement de combler avec des draps. Cet événement perturbateur va faire basculer le film dans une autre dimension : la jeune Zeina fait alors cohabiter (au sein d’un même endroit) ses rêves d’enfant et sa réalité. Par l’intermédiaire d’une corde de fortune, lancée du haut d’un toit par un jeune voisin orphelin, la jeune fille accède, nuit après nuit, à un espace liminaire, où elle se sent enfin libre d’imaginer sa vie d’après. 
Au-delà de sa dimension onirique, Nezouh évoque aussi en creux le courage et la résilience des femmes syriennes. Quand le père de Zeina s’évertue à penser qu’il est préférable de survivre dans une maison saccagée par les bombes plutôt que de devenir un réfugié, la rationalité de son épouse Hala (Kinda Aloush) incarne le parfait contrepoint à la folie qui semble progressivement le gagner. Dans un élan nécessaire à la survie de sa famille, Hala adresse un fabuleux pied de nez aux conventions patriarcales lorsqu’elle refuse de se plier à l’inconscience de son mari, et s’autorise enfin à prendre en main son destin et celui de sa fille. Apparaît alors, plus limpide que jamais, le véritable propos du film : il n’est de plus grand sacrifice que celui qui consiste à abandonner sa vie pour continuer à la vivre.

Cet article est issu du Mag by UGC.

Nezouh, à découvrir actuellement dans nos cinémas.

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