À 76 ans, le réalisateur américain est de retour avec un film autobiographique sur sa cinéphilie précoce. De quoi boucler la boucle d’une carrière exceptionnelle, où la démesure hollywoodienne côtoie une troublante intimité. Quatre raisons de ne pas manquer ce film, déjà auréolé de deux Golden Globes.

Quel génie créatif se cache derrière Rencontres du troisième type (1977), Jurassic Park (1993) ou La Guerre des mondes (2005) ? Dans The Fabelmans, le "roi du divertissement" fait plus que renouer avec le paradis perdu de l’enfance, qu’il a brillamment mis en scène depuis E.T. l ’extraterrestre (1982) jusqu’à Ready Player One (2018). Steven nous confie aujourd’hui les clés de la maison Spielberg, dans laquelle s’est épanoui un garçon solitaire, marqué par deux événements : sa découverte du cinéma et le divorce de ses parents. Deux bombes à retardement -qui en ont fait le plus grand des grands d’Hollywood- qu’il désamorce avec maestria un demi-siècle plus tard. La preuve en quatre temps.

1. BOUCLER LA BOUCLE

Dites "Spielberg" et les aventures trépidantes d’Indiana Jones (1981), le requin des Dents de la mer (1975) ou les dinosaures de Jurassic Park vous viennent immédiatement en tête. 

Génial artisan, le réalisateur a réussi à mettre de lui  dans des projets pourtant pharaoniques. Qu’importe la démesure, le cinéaste cache toujours au cœur de ses films des cabanes à rêver, des refuges pour l’enfant seul qu’il fut. Dès E.T. l’extra-terrestre, Spielberg se raconte en creux : c’est un garçon qui se crée des "amis imaginaires", tirés de purs fantasmes de cinéma. Un moyen de panser la plaie béante d’une déchirure familiale. On retrouve ainsi ce personnage, toujours meurtri par le divorce de ses parents, mais sous une forme plus adulte, dans Arrête-moi si tu peux (2002). Sur ce plan, The Fabelmans est un aboutissement, car Spielberg se défait ici du voile de la mise à distance et se met enfin à nu pour se raconter lui-même.

2. LA "SPIELBERG FACE"

Pour le cinéaste, l’enfance rime avec émer veillement et fascination. Il en a fait son credo. En témoigne la "Spielberg face", ce gimmick qui consiste à filmer un personnage bouche-bée devant un phénomène qui est hors champ. Dans The Fabelmans, Spielberg l’applique sur son alter ego qui assiste au crash d’un train dans un film de Cecil B. DeMille, lors de sa toute première sortie au cinéma. Le réalisateur dit bien à quel point sa cinéphilie est indissociable des visions spectaculaires qui l’ont frappé, avec la puissance d’un train atomisant une voiture dans l’obscurité d’une salle. C’est dans cette force stupéfiante que le cinéaste a puisé pour produire ses images magiques, devenues iconiques : le vol de Peter Pan dans Hook (1991), le dialogue musical de Rencontres du troisième type (1977), etc. "Voilà leur origine", nous dit-il avec humilité.

3. EN MÉMOIRE DU CINÉMA

Ce regard jeté en arrière, entre récit d’apprentissage autobiographique et exorcisme des fantômes du passé, Spielberg n’est pas seul à y avoir pensé. Il s’inscrit dans une veine mémorielle du cinéma américain récent, où chacun se retrouve dans ses souvenirs : Quentin Tarantino (Once Upon a Time... in Hollywood) et David Fincher (Mank) y ressuscitent leur cinéphilie, tandis que Paul Thomas Anderson (Licorice Pizza) et James Gray (Armageddon Time) y sondent leur propre jeunesse. Avec The Fabelmans, Spielberg transcende ce processus déjà en germe dans ses derniers films Ready Player One (2018) et West Side Story (2021). De quoi constituer une trilogie qui, sans verser dans le pessimisme, célèbre le cinéma comme un éternel passage de flambeau entre générations.

4. DES INTERPRÈTES AU SOMMET

Preuve de ce passage de relais : la capacité des derniers films de Spielberg à révéler des jeunes talents. Après Tye Sheridan dans Ready Player One, ou Rachel Zegler dans West Side Story, The Fabelmans ne déroge pas à la règle. Pour incarner son alter ego, Sammy, le maestro a jeté son dévolu sur le jeune Gabriel LaBelle. Il braque les projecteurs sur ce Canadien de 20 ans, jusqu’ici quasi-inconnu. Sublimé par la caméra du cinéaste, Gabriel étincelle quand il donne la réplique au personnage maternel, magnifiquement joué par Michelle Williams, qui trouve là un rôle en or. Elle irradie de son jeu sur le fil, entre humour burlesque et sens du tragique. Un casting qui offre aux Fabelmans ce supplément d’âme qui achève de classer le film au rang des chefs-d’œuvre.

Cet article est issu du Mag by UGC.

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